Aux Etats-Unis, commerces, usines et PME ouvrent leurs portes aux licenciés de la tech


Les perspectives des jeunes de la Silicon Valley sont toujours brillantes, à condition qu’ils acceptent de regarder ailleurs, au-delà de la Californie et des GAMA (Photo : signalisation pour le San Tomas Aquino et Saratoga Creek Trail, un sentier de randonnée populaire dans la Silicon Valley, en 2017).

Le jour où Nicole Tsai a été licenciée de Google, elle s’est mise en scène sur TikTok. Larme à l’œil, sirotant son jus avec une paille, elle raconte le texto envoyé par sa hiérarchie. Vite, elle descend son escalier, se précipite sur son ordinateur pour en savoir plus, mais ses e-mails professionnels sont déjà bloqués. Nicole Tsai échange quelques mots avec ses collègues, puis décide d’aller se promener à Disneyland. « Je crois vraiment que lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre », conclut l’ancienne salariée de Google.

De fait, les perspectives des jeunes de la Silicon Valley sont toujours brillantes, à condition qu’ils acceptent de regarder ailleurs, au-delà de la Californie et des GAMA (Google, Amazon, Meta et Apple), les « Big Four » qui sont en train d’annoncer des milliers de suppressions de postes, et alimentent la liste des 330 000 emplois supprimés dans la tech dans le monde (majoritairement aux Etats-Unis) en 2022 et en 2023, recensés par le site spécialisé Layoffs.

Alex Ivkovic, directeur des systèmes d’information de CDF Corporation, un fabricant de conteneurs en plastique, se souvient encore avec dépit du mal qu’il a eu à trouver un programmeur informatique avec deux à trois ans d’expérience, un an plus tôt. « Personne n’était intéressé, personne ne voulait travailler en usine avec des machines. Ils veulent tous plancher à distance. » Le directeur a mis six mois pour trouver la perle rare.

Des candidats « plus ouverts »

Paul Toomey, fondateur de Geographic Solutions, une plate-forme de recherche d’emploi implantée en Floride (450 salariés) confie, lui aussi, avoir du mal à attirer les candidats pour les cinquante postes high-tech disponibles dans son groupe. « Ce n’est pas facile de concurrencer la Silicon Valley, dit-il. Les grands proposent beaucoup d’argent et, juste après la pandémie, ils embauchaient à distance dans tout le pays ! Il nous fallait plus de trois mois pour dénicher chacun de nos ingénieurs. » « Heureusement, reprend-il, cela va un peu mieux, les grands sont en train de réduire leurs effectifs. »

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Et les ingénieurs logiciels, les designers, les experts en intelligence artificielle… élargissent leur horizon, au-delà de la Californie. Cinquante-six pour cent des intéressés retrouvent rapidement un autre emploi, souligne Sinem Buber, économiste de la plate-forme ZipRecruiter. Leur recherche dure en moyenne sept semaines, et les trois quarts d’entre eux choisissent parmi plusieurs offres, notamment dans d’autres secteurs que la Silicon Valley ; 6 % s’en vont dans le e-commerce, explique Mme Buber, 5 % optent pour la finance, 2 % préfèrent la santé.

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